Politique de jeu responsable
Plus de la moitié des Français ont joué au moins une fois en argent réel (cartes à gratter, loterie nationale, jeux en ligne …) sans développer la moindre addiction pathologique. Ce qui caractérise l’addiction, c’est la difficulté (voire l’impossibilité) d’établir des limites quant au temps et à l’argent que l’on va consacrer au jeu. Un tel comportement entraîne bien souvent des conséquences fâcheuses pour le joueur lui-même, mais également pour sa famille et ses amis. Certains indicateurs soulignent à quel point le jeu peut devenir un problème plus grave qu’on ne le croirait :
- Vous êtes dans l’incapacité de contrôler votre envie de jouer et votre absence de prise de conscience a un impact négatif sur certains domaines de votre vie ;
- Vous dépensez de plus en plus d’argent au jeu à mesure que le temps passe ;
- Vos sessions de jeu s’allongent de plus en plus (au point d’impacter vos activités sociales habituelles).

Propagation du jeu pathologique
Des études récentes menées dans la perspective de définir les lignes directrices du jeu responsable ont démontré qu’environ 1 pourcent de la population adulte est déjà confronté à un grave problème de jeu. Ces problèmes ont également un impact direct sur le développement des enfants. Il est également établi que les enfants dont les parents sont confrontés à un problème de jeu pathologique ont davantage de chances de développer à leur tour ces mêmes problèmes à un moment de leur vie. Lorsque le jeu devient un problème, il a des répercussions néfastes sur divers aspects de la vie quotidienne. Certains symptômes ne laissent planer aucun doute :
- Vous passez plus de temps à jouer qu’à vous occuper de votre famille et de vos amis ;
- Vous mentez à votre famille et à vos amis ;
- Vous êtes d’humeur négative et très enclin à l’irritabilité ;
- Vous éprouvez des difficultés à vous concentrer pour étudier ou travailler ;
- Vous avez des dettes que vous ne pouvez pas rembourser ;
- Vous avez des difficultés à payer vos factures ;
- Vous êtes convaincu que le jeu résoudra tous vos problèmes financiers ;
- Vous vous sentez asservi par le jeu et ne pouvez vous en passer.
Les symptômes sont très variables d’une personne à l’autre et s’étendent parfois bien au-delà de ceux que l’on vient d’énumérer. Sur le site officiel d’Evalujeu, vous pourrez faire un test qui vous indiquera si vous êtes un joueur à risque ou non.
Comment résoudre un problème de jeu pathologique ?
Il n’est pas facile de régler un problème de jeu. Et il est encore plus difficile de le faire seul. C’est pourquoi il convient de prendre contact avec des personnes qualifiées qui seront en mesure de vous fournir une aide professionnelle. À cet effet, Evalujeu vous fournira de précieux conseils (en tout anonymat), des outils pour maîtriser votre jeu ainsi que les coordonnées d’organismes qui se feront un plaisir de vous venir en aide. Vous pourrez y suivre un traitement personnalisé avec l’aide de thérapeutes professionnels qui évalueront vos progrès en ligne ou par téléphone.
Être à l’écoute des autres
Bien souvent, une aide extérieure discrète peut faire la différence. L’un des signaux qui devrait nous alerter est le fait qu’une personne à qui l’on tient commence à se montrer plus cachottier qu’à l’accoutumée. Toutefois, il n’est pas toujours facile d’identifier le problème qui la ronge avec certitude. C’est d’autant que plus vrai que les personnes qui souffrent d’un problème de jeu pathologique l’ignorent eux-mêmes ou ont tendance à le nier (ou le minorer).
Selon certaines études, ces personnes se réfugient bien souvent dans le mensonge pour occulter leur trouble et se mettent facilement en colère lorsqu’on évoque le sujet. Ils peuvent faire l’objet de sautes d’humeur et afficher un comportement instable. Ils peuvent s’absenter du travail et de leur foyer sans aucune explication et semblent toujours manquer de ressources financières. Il convient donc de connaître les signes symptomatiques les plus courants du jeu pathologique afin d’aider un proche dans le besoin.
➤ Il existe des symptômes économiques et financiers :
- Un manque de liquidités dans le portefeuille ;
- Des restrictions sur les besoins alimentaires ;
- De la rétention sur les fiches de paie ;
- Des demandes de prêt assez fréquentes (et parfois simultanées) ;
- Un défaut de paiement de factures ;
- Un compte bancaire à sec en permanence (même après le versement d’un salaire).
➤ Il existe des symptômes liés au comportement et à l’humeur :
- Mensonges, menaces et tentatives de manipulation de proches ;
- Attitude proche de la névrose obsessionnelle ;
- Résultats négatifs dans le travail ou les études ;
- Agitation, inquiétude et nervosité inexpliquées ;
- Modifications des habitudes alimentaires et altération de la personnalité ;
- Sentiment de dépression et instinct suicidaire ;
- Indifférence vis-à-vis des événements familiaux.
➤ Il existe également des symptômes liés à la gestion du temps :
- Absences fréquentes et inexpliquées ;
- Retards par rapport aux engagements pris (procrastination excessive) ;
- Fréquemment en congé maladie ;
- Augmentation du temps nécessaire à l’exécution des activités habituelles.
Si une personne de votre entourage affiche au moins trois de ces symptômes (par groupe), il y a de fortes probabilités qu’elle souffre d’un problème de jeu pathologique.

Le jeu dans la vie quotidienne
Le jeu est sans conteste une activité commune à tous les êtres vivants. Il est à la fois présent chez les animaux et les humains. Toutefois, tous les jeux ne sont pas logés à la même enseigne. Par exemple, le jeu de hasard obéit à la logique selon laquelle il est possible de gagner un magnifique prix (susceptible d’améliorer votre condition sociale et de donner corps à vos rêves les plus inaccessibles) avec un minimum d’efforts.
Le jeu devient dès lors une forme de distraction potentiellement lucrative qui permet de vivre des émotions fort différentes et de s’évader de la routine quotidienne. C’est toujours une expérience exaltante de défier le destin en achetant un billet de loterie, une carte à gratter ou autre. C’est un comportement très répandu dans la société contemporaine. Bien que cette activité ne présente aucun risque pour la plupart des gens, elle peut présenter un caractère insidieux menant à l’addiction compulsive pour d’autres.
Le cerveau humain est régi par des mécanismes (plasticité) qui permet une adaptation aux exigences environnementales du réseau neuronal. La neuroplasticité est à la base du processus de mémorisation et d’apprentissage. Elle joue également un rôle dans la résorption des lésions cérébrales et l’assimilation des effets induits par la prise de médicaments. Chez les adolescents, l’esprit est beaucoup plus plastique, et donc plus sensible à divers types d’expérience (qui peuvent laisser des signes durables, voire permanents). Certaines études démontrent qu’une personne ayant déjà été impliquée dans une bagarre, un accident de la circulation ou toute autre expérience traumatisante a davantage de chances de développer une dépendance pathologique aux jeux de hasard.
Comment faire pour que le jeu reste un plaisir ?
Garder le jeu sous contrôle devrait être une priorité absolue pour tout joueur responsable. Nous allons vous prodiguer quelques conseils amicaux pour vous aider à jouer de manière tempérante et raisonnable.
- Ne jouez pas si vous vous sentez seul, déprimé ou tendu ;
- Ne mentez pas à vos amis ou aux membres de votre famille quant aux sommes que vous dépensez pour jouer ;
- Ne jouez pas dans l’espoir de récupérer les pertes que vous avez concédées ;
- Fixez-vous une limite de temps et arrêtez de jouer dès que vous l’atteignez ;
- Le jeu doit rester une distraction et non un moyen de gagner de l’argent ;
- Définissez un budget avant de jouer et n’engagez pas plus d’argent qu’initialement prévu ;
- Ne demandez jamais d’argent à quiconque pour assouvir votre besoin de jouer ;
- N’engagez pas d’argent que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre ;
- Tenez-vous-en à vos décisions lorsque vous décidez d’arrêter de jouer ou de réduire votre temps de jeu ;
- N’ayez pas peur de demander de l’aide si vous pensez avoir un problème de jeu pathologique.